Soudain, le verdict tombe: nous sommes gravement malade. Ou notre enfant l’est, ou bien notre partenaire. Personne ne s’y attendait. Du jour au lendemain, nous devons réviser nos attentes pour l’avenir. Le professeur Jan Walburg étudie les réactions des gens qui se trouvent dans cette situation. Ces réactions sont très variées, mais l’espoir et la perspective jouent toujours un rôle crucial.
« La nouvelle perspective a parfois plus de valeur que l’ancienne ».
Un Scénario imprévu. Nous devons changer de perspectives, et parfois brutalement. D’abord accepter l’idée que la maladie aura une influence sur notre vie. Ensuite, on se rend compte que les scénarios d’avenir que nous avions construits, consciemment ou non, et auxquels nous travaillons depuis des années, ne cadrent plus. Comment dans ces circonstances, pouvons-nous garder l’espoir en un avenir ayant pour nous une signification positive? Certains réagissent autrement qu’on pourrait s’y attendre. Pour eux, la maladie est l’opportunité de reconsidérer leur vie, de réfléchir aux valeurs qui les animent. A travers les difficultés et les souffrances, ils découvrent de nouvelles valeurs et perçoivent de nouvelles perspectives, qui enrichissent leur vie. Soudain, apparaît une nouvelle perspective ayant plus de valeur que l’ancienne. On pourrait se risquer à dire, que la maladie leur permet de trouver leur destin. Et l’espoir retrouve le rôle puissant qu’il joue pour tout le monde.
La science étudie les effets de la capacité des gens à se construire un nouvel espoir. Chez les personnes qui ont un pronostic pas trop mauvais, la capacité à percevoir une nouvelle perspective entraîne une amélioration de leur bien-être et de leur santé. Leur taux de mortalité est plus faible et leur système immunitaire fonctionne mieux. Il est donc essentiel que les systèmes de santé publique accordent de l’attention à la résilience et à la perspective des personnes atteintes de maladie chronique. Beaucoup arrivent à s’adapter, mais beaucoup aussi ont besoin d’un soutien pour reprendre espoir dans la réalisation de l’avenir qu’elles souhaitent.
Jan Auke Walburg est professeur de psychologie positive à l’Université de Twente (Pays-Bas). Il étudie les circonstances propices à l’épanouissement des gens, dans leur vie personnelle, dans leur travail ou leurs études. Mais aussi dans leurs relations et dans leur communauté. Il a été président du conseil d’administration de l’Institut néerlandais de la santé mentale et de la toxicomanie.