Les hommes politiques aiment parler d’espoir. A toutes les époques, aux quatre coins du monde et toutes allégeances politiques confondues, les leaders ont toujours cherché à se présenter comme des pourvoyeurs d’espoir, capables d’apporter aux masses la responsabilisation politique, l’unification et même…le salut. Kristen Wallin et ses collègues se demandent si les espoirs exprimés par un président américain dans son premier discours inaugural sont corrélés à la manière dont il s’acquitte de ses fonctions, à sa cote d’approbation parmi la population ou à ses initiatives politiques.

« Un chef est un marchand d’espoir. »

L’espoir a longtemps été considéré comme une forme de « capital politique ». Napoléon le savait tout comme John Gardner (ancien secrétaire américain à la santé, à l’éducation et aux services sociaux). « La première et la dernière tâche d’un leader est de garder l’espoir vivant ». Le philosophe Loren Goldman avance en s’inspirant de Kant, que des croyances sur ce qui est possible dans l’avenir sont essentielles pour l’action sociale et que, sans elles, la politique ne peut exister.

Les recherches de Kristen Wallin, Anthony Sciolli, Sarah Stevenson et Daniel Graham sont basées sur un modèle de l’espoir comprenant la maîtrise, l’attachement, la survie et la spiritualité (« réseau de l’espoir »). Il s’agit des mêmes espoirs que ceux rapportés dans les écrits classiques sur le commandement. Aristote glorifie les chefs capables de libérer le potentiel de leur peuple. John Quincy Adams déclare: « Si vos actions amènent les autres à rêver plus, apprendre plus, faire plus et devenir plus, vous êtes un leader ». Les chefs cultivent la confiance et l’ouverture. Marc Aurèle écrit: « N’honore jamais comme t’étant utile, ce qui te forcerait à violer la parole donnée…à feindre, à désirer quoi que ce soit que tu aies besoin de cacher derrière des murs et des rideaux. » Les chefs inspirent la persévérance et la résilience. Tout comme, ils inspirent la foi dans des vérités transcendantes.

Les dix derniers présidents des Etats-Unis ont été étudié, de Eisenhower à Obama, qui comptent autant de démocrates que de républicains. Pour attribuer un score à chaque discours inaugural, le « domaine de l’espoir » a été divisé en douze catégories de classement. Et les classements historiques de l’efficacité présidentielle établis par le London Times et C-Span ont consolidé les investigations. Qu’ont-ils trouvé? Un haut niveau d’espoir axé sur la survie (promettant Protection, Libération et Réduction des peurs, et soulignant la résilience américaine), est lié à des estimations d’excellence. Finalement, les profils d’espoir ont été reliés aux initiatives politiques. Pour citer un exemple, Kennedy, qui obtient le score le plus élevé en survie (« espoir libérateur »), s’est engagé, à payer n’importe quel prix, supporter tout fardeau, endurer toutes les épreuves, soutenir tous ses amis, et à s’opposer à tout ennemi afin de garantir la survie et le succès de la liberté. L’invasion de la baie des cochons avait pour but de libérer Cuba; la guerre du Vietnam visait à défendre la liberté face à l’expansion du communisme.

En termes d’espoir, les grands présidents des Etats-Unis se caractérisent plus comme des sauveurs que comme des architectes.

Kristen Wallin est titulaire d’une licence de psychologie du Keene State College (Etats-Unis). Passionnée de psychologie positive, elle se réjouit du regain d’intérêt actuel pour les forces de caractère.

Anthony Scioli, Sarah Stevenson et Daniel Graham sont co auteurs du texte tiré du Grand Livre de l’Espoir délivré par Leo Bormans.